CONCLUSION - ART CONTEMPORAIN - PROFIL
TYPE
L'Oeuvre : -
Actuellement une photographie floue de genre indéterminé qui peut être de qualité
médiocre mais de grand format avec, au centre, un éclairage néon qui clignote
le tout sur un fond sonore répétitif.
Le
Titre : -
UNTITLED
La
Démarche : -
Le processus de l'assimilation de la source lumineuse, de sa mise
en valeur et de l'atténuation floue joue un rôle récurrent majeur.
Les calculs parfois ironiquement exagérés ne livrent pas seulement
le protocole détaillé de la propre démarche intrinsèque mais ils
introduisent aussi l'aspect délibérément arbitraire et ambigu des
systèmes sémantiques qui se réfèrent à eux-mêmes en s'ouvrant finalement
sur des lectures multiples qui questionnent le spectateur...
L'Artiste
: -
Vit et travaille à New York, appartient et est issu de la
bourgeoisie aisée. Pour appartenir à la scène de l'art occidental le
talent n'est pas indispensable, par contre
la connaissance du réseau est incontournable et le carnet d'adresse doit-être
influant.
LE
PARADOXE de l'art contemporain.
La
culture générale s'est démocratisée. A la version latine de la Troisième
République s'est progressivement substituée la sélection
par les mathématiques, aux résultats peu contestables et sans doute
plus justes. Dans le domaine
des Beaux-Arts, l'académisme a laissé place au "concept",
forcément subjectif, donc sujet à une sélection arbitraire. Outre
les partisans de l'art moderne, les "lauréats-professionnels" de l'art contemporain ont très souvent
tourné en dérision la peinture académique et dénoncé l'ancien système des Beaux-Arts. Pourtant
les artistes de cette tendance qui privilégie le conceptuel ou le minimalisme
bénéficient largement du soutien de l'administration, véritable substitut
aux Salons officiels du Second Empire et de la Troisième République. Mais au contraire de l'art
académique, finalement en son temps très populaire, l'art contemporain n'a pas ou presque pas de
public et sans l'appui des structures mises en place par l'Etat
son existence même paraît improbable, sa légitimité s'en trouve
donc vivement remise en cause.
En parallèle, avec les impressionnistes et la peinture d'instinct
de Van Gogh et avec l'arrivée de la société des loisirs,
la pratique de la peinture s'est multipliée et démocratisée.
Tout le monde peut désormais exposer et prétendre au statut d'artiste. En
effet, la technique -incontournable avec l'art académique par exemple-
se trouve reléguée comme simple accessoire, quant au sens de l'oeuvre
il n'est que très secondaire, voire inexistant. Dès lors, distinguer
une œuvre particulière dans la masse considérable de la production
actuelle paraît bien aléatoire ce que tend à confirmer eBay, site
Internet de vente aux enchères, où l'offre de tableaux semble
plus importante que le nombre d'enchérisseurs.
Alors, entre ces deux voies contraires et contestables
: professionnels (en France presque toujours fonctionnaires) et conceptuels d'un
côté et, de l'autre, amateurs et figuratifs, existe-t-il encore aujourd'hui une
place pour l'Art, autre que celle réservée à l'Art du passé ? La
question mérite d'être posée.
PRECISIONS Pour faire suite aux avis reçus, souvent
bien argumentés, et afin de relativiser le débat sur l'Art contemporain
: - L'Art contemporain, ses institutions publiques,
son enseignement laïc, semblent en France tout aussi utile, ou inutile, que peuvent
l'être le Conseil Économique et Social, le Sénat... L'Art paraît en tous cas
bien moins dangereux et coûteux que ne le sont ou l'ont été, l'Armée, la
Religion. Dans le même ordre d'idée et en étant pas si excessif que cela, on pourrait tout aussi bien s'interroger sur le rapport "salaire-service rendu", d'un Sénateur, d'un Président, alors qu'à l'heure de l'informatique un logiciel bien conçu s'acquitterait sans doute de façon plus rationnelle et équitable de leur tâche. Mais
restons lucide ! Les étudiants qui choisissent les filières artistiques
s'exposent inévitablement à un futur problème de débouché, et ceux
d'entres-eux, très nombreux, qui subissent l'influence de l'art
contemporain encore davantage. Ce marché des oeuvres contemporaines,
mis à part quelques institutions, est quasi inexistant alors
qu'il restera toujours possible avec la peinture d'intéresser, même
modestement, des amateurs particuliers. On pourra peut-être
utilement méditer sur l'intervention de Fred Ross, Président
d’Art
Renewal Center, qui s'est déroulée au
Metropolitan Museum de New York (09-05-2001). Événement d'autant plus évocateur que
l'auteur est américain, autrement dit de la nation qui actuellement impulse les
tendances à suivre.
La démocratie, un vain mot ? La démocratie n'existe pas
vraiment, elle n'est qu'une illusion. L'artiste en tant que tel n'a guère de
pouvoir de décision, tout est déjà régi par les marchés, la mode du moment et
les groupes de pression. Les domaines de l'Art n'échappent pas à cette règle
générale, bien au contraire, ils l'exacerbent et le conformisme intellectuel est
bien plus répandu qu'il n'y paraît. Alors, vive la peinture et la
contestation !
L'auteur
a étudié aux Beaux-Arts de Reims et Besançon puis à ceux de
La Plata, en Argentine, de 1967 à 1975. Il deviendra ensuite
artiste-salarié de la société de productions WIP.SA - Paris, jusqu'au décès
de son Président Simon Wajntrob, en 1978. Depuis 1980 il enseigne
les Arts, d'abord à Paris en Collège, puis à Nevers en Lycée professionnel. Site
de référence : http://perso.wanadoo.fr/verat
Marc-Verat@wanadoo.fr
sommaire
annexe, état des lieux
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