QUELLE POSITION
ADOPTER : A différentes périodes de l’histoire de l’art l’équilibre s’est déjà rompu et on a gratifié soit l’enthousiasme c’est-à-dire la liberté, soit les règles, en n’hésitant pas à en établir de fondamentales qui font autorité et qu’il est préférable de suivre. Ainsi, la période médiévale fut un excellent exemple de recrudescence de l’imitation en art et notamment en ce qui concerne la poésie qui devint très rigide et extrêmement codifiée. Dans
la tradition moyenâgeuse, la peinture ainsi que la poésie sont davantage
considérées comme des sciences plutôt que comme des arts au sens actuel du
terme. Le mot art vient du grec « techné » qui désigne la technique,
son sens antique se trouve finalement respecté dans l'appréciation médiévale. La Renaissance verra la fin de la « théorie » de l’imitation et l’avènement de l’artiste considéré comme un auteur original, à part entière. C’est d’ailleurs à ce moment qu’apparaissent les signatures dans les oeuvres ; commenceront aussi les critiques contre l’imitation et la tradition, dans un certain respect toutefois des modèles classiques puisque cette période puise sa source, en particulier pour l’architecture et la sculpture, dans l’antiquité grecque et romaine. Bien
plus tard se produit une seconde rupture. Avec la philosophie du « Sturm und Drang » du XVIIIe
siècle, les critères de référence deviennent plus
actuels, parfois radicalement différents et même en
opposition à ceux jusqu'alors admis. Ce mouvement pré-romantique préconise en
effet un retour à la nature avec un
rejet de tout ce qui peut imposer des limites, et en premier lieu, il refuse
les règles contraignantes qui ne font que freiner l’inspiration. En d’autres
termes, pour ce courant la règle serait de ne suivre aucune règle sauf celle de
sa propre nature. Un
autre élément notable et nouveau est introduit dans la théorie du « Sturm und Drang »,
celui de l’originalité qui provient de la personnalité même de la création,
cette dernière devant en outre être sincère et exprimer obligatoirement
une forme d’inédit et
d’innovation.
1) Au Moyen-Age, l'oeuvre d'art s'établit dans un contrat d'ordre
artisanal et commercial. Son prix se définit en rapport des matières utilisées -
bois, or, couleurs - et du temps passé à la réaliser. Lorenzo Ghiberti,
en 1407, signe un contrat où est stipulé que : "Le Maître doit travailler
personnellement tous les jours ouvrables comme tout salarié, et les journées d'absence seront déduites de son traitement " . A la Renaissance, va s'ajouter à
la valeur de l'oeuvre réalisée, un supplément d'âme. La signature de l'artiste
entreprend son autonomie et acquiert toute sa valeur. |
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