QU’EN EST-
IL DE LA
NOTION D’ESTHETIQUE ET DE GOUT ? Il
semble aisé de distinguer d’une part, le goût dicté par une époque précise, qui
est régi par des règles et des lois qui contraignent les personnes à se
conformer à un modèle et qui ne sont valables que pour un temps : la mode
en somme ; et d’autre part un goût, sans référence particulière, qui est
une préférence naturelle et spontanée, sans lien avec une époque donnée. Cependant, selon Kant, la notion d’esthétique bien qu’étant subjective, est à prendre en compte ; sans elle, tout jugement de goût ainsi que toute valeur plastique seraient annihilés. Pour lui, le goût peut clarifier l’oeuvre, retrancher les éléments excessifs, apaiser ce qu’elle peut avoir de trop violent et ordonner les idées principales. Le goût permet à l’oeuvre de s’épurer et de ne garder que ses meilleurs éléments. Elle pourra ainsi durer plus longtemps face à la postérité et être reconnue plus aisément. En conclusion pour Kant, un artiste doit posséder l’imagination afin de présenter dans ses oeuvres des idées novatrices et originales, l’entendement afin d’être capable de réfléchir à son oeuvre et de canaliser son énergie, l’âme pour animer sa création ; et enfin le goût pour épurer celle-ci. Selon lui, l’apprentissage de certaines bases est nécessaire et les contraintes matérielles souvent incontournables. Pour
Kant, le « génie » est un combiné d’inné et d’acquis, un composé de
nature et de culture. Les dons apportés par la nature ne suffisent pas, tout
créateur doit maîtriser son domaine en se servant notamment de sa raison. |
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