AIMEE A JAMAIS, ROSE DE PERSONNE
La présence de Françoise Quardon au Parc Saint-Léger, du 22 mai au 31 août 2004, se décline
en deux temps d'exposition. Rose de personne, en été, présente les dernières productions réalisées en résidence, et
Aimée à jamais introduit le propos à travers un choix de
pièces dans lesquelles il est question de mémoire, de tatouages-dentelles,
d'amour, de fantômes... Entre objet et sculpture, les oeuvres
de Françoise Quardon représentent, selon elle : "des fictions
provisoires et des rejets de nature hybride, lieux d'apparition
d'une pensée toujours en mouvement qui trouve sa matérialisation
dans des associations ou assemblages qui mêlent l'objet trivial
et l'image photographique, le motif ornemental et le chromo populaire,
le langage amoureux et la forme allégorique".
Au centre de l'espace d'exposition trône, bien
mis en valeur sur une moquette
rouge, un énorme maxillaire inférieur avec, dans la cavité de
chacune des dents en résine un peu d'eau de Cologne. Cette oeuvre,
Les larmes de Milena, réalisée pour l'exposition Féminin-Masculin
au Centre Georges Pompidou en 1995, inaugure chez l'artiste
l'usage du parfum comme médium et pense rendre hommage à Milena
Jesenska, la compagne de Franz Kafka, déportée au camp de Ravensbruck. A proximité, deux autres oeuvres qui donnent leurs titres à l'exposition
et au titre identique : Aimée à jamais.
Il s'agit d'une immense
pelote sur laquelle les couturières ont l'habitude de planter leurs
épingles, qui joue aussi sur le rapport monumental de l'échelle, et d'un buste féminin
en faïence que l'on retrouve tout
au long de l'exposition mais présenté de diverses manières.
Sur les cimaises proprement dites, on remarque des photographies encadrées
accompagnées de ce qui semble être des dessins avec des titres évocateurs
: Hémorragie de la mémoire, C'est quoi dégueulasse... Les
tatouages ainsi que le fin graphisme de la dentelle ou de la broderie
paraissent
constituer des motifs décoratifs récurrents chez l'artiste. La série
réalisée en 2003 des torses en faïence, à la poitrine parfaite,
tous identiques mais à la décoration différente, est installée comme de
fausses caryatides un peu kitch sur un des côtés du Centre d'art
et conduit vers un énigmatique porte-serviette chromé, pastiche sans doute d'une
salle de bain aseptisée ? Cette dernière installation -mise en scène- représentative
d'une certaine féminité, avec tous ces bustes présentoirs auxquels
ils ne manquent finalement que l'accessoire érotique des colliers de
perles ou des soutien-gorges est assez plaisante à regarder, tout
au moins pour un regard masculin. Quant à l'incontournable film
vidéo présenté en boucle,
son seul intérêt est de nous
montrer l'artiste qui évolue gracieusement dans un parc de
verdure sur un chant de Donizetti : une femme d'une quarantaine
d'années, en tenue de soirée rouge, avec un généreux décolleté laissant
apercevoir sur tout son dos un grand tatouage d'un graphisme par
ailleurs assez commun. Dommage que Françoise Quardon ne soit
pas complêtement nue parée de ses seuls tatouages, d'abord on serait resté à regarder plus longtemps ensuite,
à n'en pas douter, l'acte aurait suscité commentaires et étonnement
de ses élèves, voire de son administration de tutelle.
Pour conclure, dans un tel lieu, il s'agit d'une exposition
extrêmement conventionnelle de la part d'une artiste-enseignante aux Beaux-Arts de Bourges, naturellement sans peinture
et où il ne manque peut-être que les matériaux
de récupération et les tubes néon. Elle s'inscrit parfaitement
dans l'objectif officiel de tous ces Centres d'art subventionnés
qui, au final, ne manquent pas de reproduire les travers tendancieux
de leur exact contraire : les Salons de la Troisième République,
avec toutefois le public en moins.

Centre d'art contemporain, Parc Saint-Léger, 58320 Pougues-les-Eaux e-mail
: pstleger@club-internet.fr
1993 - 2020 - EPILOGUE ?
En France, un Art d'Etat peut-être pire qu'en ex Union-Soviétique. Ici, les apparatchiks proviennent souvent de l'ENA. Les Centres d'art, constructions de toutes pièces et financés exclusivement par l'argent public, sont des lieux de fausses illusions, parfois même aussi d'imposture, pour une infime minorité d'artistes choisis arbitrairement.
En 1993, le Conseil Général en suivant la ferme volonté de son
Président, décide de lancer les opérations de réhabilitation du
domaine thermal de Pougues-Les-Eaux dont deux parties, la
gentilhommière et l’usine d’embouteillage, seront réservées à
l’implantation définitive du Centre d’Art. Ces importants
travaux sont financés à hauteur de 40 % par l’Etat, le reste à
la charge des collectivités locales, autrement dit toujours par l'argent public. Cependant, face à la réticence de la Commission Départementale
Education et Culture, qui a émis un avis réservé sur la poursuite
de l’opération dont l’opportunité, d’après elle, paraît
discutable, seule une partie du domaine sera dans l’immédiat
restaurée.
Les travaux du Centre d’art ont été alors estimés pour au moins 7,5
MF et confiés au cabinet d'architectes parisiens CORNU et CREPET.
Cependant, ensuite, aucune estimation sérieuse ne concernera son coût de
fonctionnement.

La Gentilhommière du Centre d'art
L'avenir
du Parc Saint-Léger et de son Centre d'art contemporain ? 7 Novembre 2020, Rédigé par éducation-programme
Le département de la Nièvre, propriétaire du parc
Saint-Léger de Pougues-les-Eaux, envisage de le vendre à la
commune. Et invoque un « déclin » du centre d’art
contemporain pour justifier sa fermeture, accompagnée d'une étude
pour « faire autrement ». Ça sent le sapin pour le centre d’art contemporain de
Pougues-les-Eaux. Aménagée en 1998 dans le parc Saint-Léger, la
structure qui accueille depuis plus de 20 ans des résidences
d’artistes, des expositions et des ateliers, est sur le point de
disparaître.
Le département de la Nièvre, propriétaire des lieux et
principal financeur, invoque « un certain nombre de problèmes » à
l’origine de cette remise en question. Jean-Louis Balleret,
vice-président du conseil départemental délégué à la culture,
liste « un centre en déclin », des problèmes de direction, un «
manque de rayonnement », conjugués à une volonté de la commune de
Pougues-les-Eaux de se réapproprier le parc Saint-Léger. Depuis quelques années, la gestion du centre d’art contemporain
souffre de problèmes de personnel. Sa dernière directrice, en arrêt
maladie depuis plus d’un an, est partie par rupture conventionnelle
en septembre dernier, et n’a pas été remplacée. L’équipe
du Parc Saint-Léger, une dizaine de salariés à la belle époque,
s’est réduite comme une peau de chagrin, et il ne reste
aujourd’hui que deux salariées. La présidence de l’association
Parc Saint-Léger est assurée par intérim et Jean-Louis Balleret
estime que la structure vivotait et ne répondait plus aux attentes
de rayonnement.
"Il
est plus logique que ce parc soit propriété de sa commune" Le
projet phare de la nouvelle municipalité de Pougues-les-Eaux, de
redonner vie au parc thermal, tombe dans ce contexte. « Le
département s’est dit : "pourquoi pas ?" Il est plus
logique que ce parc soit propriété de sa commune justifie
Jean-Louis Balleret, qui met en avant un concours de circonstances,
sinon, on aurait peut-être continué. Aujourd’hui, ça devient un
luxe pour un département comme la Nièvre. S’ajoute
peut-être à cela un facteur économique : le centre d’art
contemporain représente la plus importante subvention culturelle du
département, 165.000 euros par an, plus que la maison de la culture
de Nevers. Une dépense devenue disproportionnée. Ca devient un luxe
pour un département comme la Nièvre. Néanmoins,
le département n’envisage pas d’abandonner l’art contemporain.
Jean-Louis Balleret évoque un rapprochement avec la maison de la
culture de Nevers qui pourrait inclure dans ses activités un volet
de sensibilisation à l’art contemporain. Et,
« en accord avec nos partenaires, dont la Drac de Bourgogne, le
lancement d’une mission pour voir si on recrée une structure
ailleurs ». Peut-être un espoir pour l’association Parc
Saint-Léger, dont l’avenir des deux salariées devient incertain.
Alain
Gavriloff/ lejdc.fr
Il semble important de redonner vie au parc thermal Saint-Léger afin
d'en faire un véritable lieu attractif, en lien notamment avec la
promenade de Bellevue actuellement en cours d'aménagement. Cette
action positionnerait le parc comme porte d’entrée verte au futur
circuit touristique, avec découverte non seulement des sources mais
également des loisirs proposés par le Casino et l'ensemble
camping-omnisports. Le parc Saint-Léger de demain, où la mise en valeur des
sources mais aussi des structures des vénérables serres prendra
toute sa place, conjuguera la nécessaire restauration du patrimoine
historique avec un Centre d'art contemporain qui, lui, sous peine de
disparaître, devra impérativement s'ouvrir largement aux habitants. La réalisation d’un lieu d'études, d'un musée du
thermalisme et des jeux ou de tout autre destination digne au
sein de l’ancien Casino, qui existait déjà à l’époque de
Louis XIV, devrait être étudiée sérieusement. Mais ce projet
ambitieux, sans doute trop lourd pour la seule municipalité
pouguoise, nécessite qu’un accord soit trouvé entre le Groupe
Tranchant, les collectivités locales, sans oublier de solliciter
l'intervention de l’État et de son ministère dédié.
Le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec
les collectivités territoriales élabore et met en œuvre la
politique du gouvernement en matière de décentralisation, de
développement, d'aménagement équilibrés et de solidarité entre
les territoires. Le ministère agit pour réduire les inégalités
entre les territoires, rénover les bâtiments et les centres
anciens, renforcer les relations avec les collectivités locales...
https://travail-de-memoire.pagesperso-orange.fr/Projet.pdf
Vers
la fin du Centre d'art de Pougues 8 Novembre 2020 , Rédigé par education-programme
L'Allégorie de l'art ou le combat des influences L'influençable
anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit
ministre interchangeable, essaie en vain de tordre le cou à l'art
académique. L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept
et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat
grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son
exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins
un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des
musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît
populaire, alors elles ont été raccrochées. Qu'en sera t-il pour
l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins
long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.

La Mort programmée du Centre
LA
DECHETTERIE
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