LES ORDONNANCES DE
L’EAU « Les ordonnances de l’eau » constituent le titre générique et symbolique d’une exposition organisée durant l’été 1998, par le Centre d’art de Pougues, par analogie à son ancienne fonction de station thermale, productrice de l’eau de Pougues. L’exposition s’articule essentiellement autour de performances, filmées en vidéo ou photographiées, en lien avec l’élément liquide. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Il ne s’agit pas de simples reportages, pas même de banals documentaires, et il apparaît impératif pour en saisir le sens profond d’avoir le mode d’emploi. Sans quoi, grand est le risque pour le spectateur de passer à côté de l’oeuvre d’art. Sylvie Anibal, accréditée par le quotidien local,
le Journal du Centre, en donne sans état d’âme le compte rendu suivant : Performance également avec l’anglais, Nigel Rolfe
et sa vidéo « Water in face » où le corps « devient lieu de la violence sociale »,
explique Danièle Yvergniaux, directrice du Centre d’art Contemporain. Pendant
une dizaine de minutes, l’artiste, vu de profil, reçoit des seaux d’eau en
pleine figure. Sans sourciller. Avec résignation. La création sensuelle, comme celle de Laurent
Moriceau, « Eva, Eva », est à boire. Dans une baignoire, il a plongé
son amie Eva. Il a ensuite évalué le volume de l’eau représentant ce corps de
femme. Trois parois émotionnelles créées par Claire Roudenko-Bertin, « Féminin, masculin », sont remplies de poches de parfum. Des vitres sont fêlées et ont laissé échapper une partie de leur contenu. Elles vivent avec ces fissures odorantes qui symbolisent, matériellement, la pensée. Une autre femme, Martine Aballéa, a conçu « L’Institut liquéfiant ». Une histoire tout en photographies qui se plaît à mélanger mort et plaisir. Plaisir de pouvoir devenir liquide. Mort, puisqu’il y a danger à se faire absorber. Un cauchemar. Enfin, les petites fioles de John Tower
contiennent de l’air devenu liquide par l’action d’un déshumidificateur. |
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