LES
LIEUX D'EXPOSITION A PARIS
Palais des Champs-Elysées à Paris. Salon 1884, jardin côté droit.
Salon
1868, au Palais des Champs-Elysées à Paris.
Vue générale du jardin.
LES LIEUX D'EXPOSITION A PARIS
Le Palais du Trocadéro, dont l'architecture est inspirée de l'art mauresque, est
construit pour l'Exposition Universelle de 1878 et c'est sur ce site que sera
construit l'actuel Palais de Chaillot, pour l'Exposition
Universelle de 1937.
La France après la
défaite de 1870 puis une guerre civile,
et après
quelques temps d'hésitation, choisit le Champs-de-Mars pour construire
un énorme palais rectangulaire (706m sur 304m) dont les coins sont bordés
de pavillons d'angles, et la
butte de Chaillot où elle érigera le Trocadéro.
C’est Louis-Napoléon qui décida en 1853
de la construction du
"palais des arts et de l'industrie", sur les
17ha
des Champs-Elysées au Cours-la-Reine de la place de la Concorde à l’Alma, pour rivaliser avec le Crystal Palace de
Londres et servir aux cérémonies publiques et aux fêtes civiles et
militaires. Il sera construit par les architectes Viel et Desjardins,
en employant le fer et la brique recouverts de pierre.
Il comporte une grande ellipse,
de deux cent cinquante
mètres de longueur sur cent mètres de largeur, habillée d'une façade en
pierre. Sa construction est parallèle à l'avenue des Champs Elysées.
Le
Palais de l'Industrie accueillit l’Exposition Universelle de 1855, inaugurée le 15 mai. La
manifestation compta 23.954
exposants venus de 36 pays et reçu quelque 5 millions de visiteurs. Elle ferma ses
portes le 31 octobre 1855. Le
Palais devint par la suite le
rendez-vous familier des parisiens en raison des attractions qui s’y succédaient
périodiquement, c'est-à-dire en premier lieu le Salon du Palais des Champs-Elysées, divers concours hippiques, agricoles et horticoles... Il
fut détruit en 1897 et remplacé au même endroit par le Grand et le Petit Palais construits, face à
face, pour l'exposition universelle de 1900.
Le Salon et le Grand Palais, une mission reçue de l'Etat.
Le Président de la République .../ ... décrète
:
Art. 1er - Le Grand Palais des Champs Elysées sera désormais
affecté exclusivement aux divers services du Ministère de l'Instruction Publique
et des Beaux-Arts (Direction des Beaux-Arts)
Art. 2 - Le Ministre de l'instruction Publique et des
Beaux-Arts est chargé de l'exécution du présent Décret.
Fait à PARIS le 30 avril 1901. Extrait du Journal Officiel du
lundi 6 mai 1901 (N° 123)
Or, le 27 décembre 1880, Jules FERRY, Président du Conseil,
Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, demande aux artistes admis au Salon de constituer la Société des Artistes Français - seule
héritière du SALON - et reconnue d'utilité publique par Décret du 11 mai 1883.
La Société des Artistes Français
reçoit alors la mission d'organiser, en lieu
et place de l'Etat, l'exposition annuelle des Beaux-Arts.
En compensation et devant l'ampleur du travail, l'Etat assure la jouissance gracieuse, à dates fixes, de l'ancien
Palais de l'Industrie où se déroule alors le Salon.
Après la destruction
de son lieu d'exposition, la Société des Artistes Français doit
retrouver pleinement au nouveau "Grand Palais" les avantages et les garanties qui lui
étaient assurés dans le précédent accord.
Il lui est donc attribué gracieusement, pour
l'organisation de son Salon annuel, la totalité du Palais DEGLANE et le Palais
LOUVET, une partie de ce dernier étant affectée à la Société Nationale des Beaux-Arts avec laquelle elle expose.
"Pour poursuivre normalement la mission qui nous est
confiée, c'est donc à notre Société que l'Etat doit d'abord donner la place dans
le nouveau Palais et ainsi préserver notre privilège. Les autres sociétés
auxquelles l'Etat peut concéder ces locaux ne peuvent recevoir de lui, en toute
justice, que sous réserve assurée des droits antérieurs de l'ancien Salon des
Champs Elysées" (comité du 9 décembre 1901).
La construction du Grand Palais
"En donnant à nos expositions tout l'éclat
possible, en encourageant tous les talents sans esprit d'école, dans quelque
voie qu'ils se manifestent, en assurant l'impartialité dans la mesure de
l'humaine justice, nous sommes certains de servir les véritables intérêts de
l'art français."
Tony ROBERT FLEURY, secrétaire rapporteur
Certains artistes sont contre le projet, ils
n'ont pas été consultés et craignent de voir menacer le devenir du Salon qui
avait lieu à cette époque au Palais de L'Industrie ; RODIN, FALGUIERE,
CAVAILLE-COL, AGACHE, Henri MARTIN et Eugène CARRIERE se mobilisent et signent
une pétition en 1895. Des questions demeurent :
Comment va se dérouler le salon pendant la
durée des travaux ?
La démolition du Palais de l'Industrie d'une
part, la construction du nouveau Palais des Beaux-Arts d'autre part
contraindront-elles la Société des Artistes Français
à annuler sa manifestation annuelle ?
Pendant ce
temps, une Commission s'organise qui supervise également la préparation de l'exposition Universelle
1900, aux côtés du Ministre se
trouvent :
BONNAT, vice président de l'Académie des
Beaux-Arts,
Charles GARNIER, président de la Société des Architectes et membre
du Comité des Artistes Français, au moment de sa constitution en 1881 et donc
actionnaire,
Edouard DETAILLE, membre de l'Institut et président de la
Société des Artistes Français,
BARRIAS, sculpteur statuaire et vice président
de la Société des Artistes Français,
PUVIS de CHAVANNES, président de la
S.N.B.A, ancien membre du comité de la Société des Artistes Français
(co-actionnaire et signataire de la constitution de la Société des Artistes
Français),
RODIN, vice président de la SNBA, ancien sociétaire de la Société
des Artistes Français.
En prévision de l'Exposition universelle de 1900, deux édifices seront donc érigés à Paris entre la Seine et les Champs-Elysées, sur le site de l'ancien palais de l'Industrie datant de 1855 : le Palais des Beaux-Arts et, en face, le palais d'Etat et qui deviendront le Grand Palais et le Petit Palais d'aujourd'hui.
Au terme d'un concours, l'architecte Charles Girault a la responsabilité de leurs constructions, aidé pour le Grand-Palais de Louis-Albert Louvet, Albert Thomas et Henri Deglane. Le Grand-Palais reflète le goût de l'époque pour l'éclectisme. L'édifice se doit de dissimuler ses charpentes métalliques derrière une façade de pierre de taille longue de 240 mètres et haute de 20 mètres. Des colonnes ioniques, accompagnées de nombreuses statues, décorent l'ensemble à l'impressionnant volume. Le palais est pourvu d'un escalier monumental à double révolution et d'une verrière de 15.000 m², la plus grande d'Europe.
Palais des Champs-Elysées, "palais des arts et de l'industrie", 1864
Salon de 1866, les sculptures
Salon de 1873, vue générale et côté jardin
Salon de 1874
Salon de 1877
Salon de 1880
Salon de 1883
Les culptures au Salon de 1881 et 1883
Pour en savoir davantage sur la Société des Artistes Français
Marc VERAT - Index
L'Art Académique - Synopsis