Le miroir aux alouettes !
Mikail Akar - Les études aux Beaux-Arts ne mènent plus à rien et c'est de notoriété publique, la preuve ?
Finalement quoi d'étonnant pour un gamin de peindre à la façon de Basquiat ou des abstraits ?
c'eût été des plus improbable de s'exprimer comme Gérôme ou les Pompiers.
Paul-François Quinsac - La Fortune passe
Mais
pourquoi donc entrer à l'Ecole des Beaux-Arts ?
9
Janvier 2020 , Rédigé par education-programme
Avec
son sourire candide et son rêve de devenir footballeur, Mikail Akar
ressemble à n'importe quel garçon de sept ans. Pourtant, ce jeune
prodige de l'expressionnisme agite la scène artistique depuis
quelques années. Surnommé le "mini Picasso" par les
médias allemands, le natif de Cologne vend des tableaux dans le
monde entier, pour plusieurs milliers d'euros.
"A seulement
sept ans, il s'est déjà fait un nom dans le monde de l'art en
Allemagne, en France et bien entendu aux Etats-Unis", se
félicite auprès de l'AFP son père et agent, Kerem Akar.
Il dit
avoir découvert le don de son fils par hasard, après lui avoir
offert une toile et quelques pinceaux pour son quatrième
anniversaire.
"Son premier tableau était fantastique, et
j'ai d'abord pensé que ma femme l'avait peint, bien qu'elle ne soit
pas artiste. J'ai pensé que c'était peut-être une coïncidence,
mais après ses deuxième et troisième tableaux, il était clair
qu'il avait du talent", se réjouit-il et sa dernière peinture
"Gants de boxe" a récemment été vendue 11.000
euros.
Ses
tableaux aux couleurs explosives rappellent l'expressionnisme
abstrait de l'Américain Jackson Pollock, qui fait partie de ses
idoles, comme deux autres artistes propulsés très jeunes dans la
lumière : Jean-Michel Basquiat et Michael Jackson. Mais l'enfant se
targue d'avoir développé son propre style. Il applique des jets de
peinture sur la toile souvent muni des gants de boxe de son père.
"Peindre est assez fatigant pour moi, parfois cela peut prendre
beaucoup de temps... surtout avec des gants de boxe",
admet-il.
"Voir un tel équilibre et une telle harmonie de
composition, je ne m'y attendais pas de la part d'un enfant",
s'exclame Arina Daehnick, photographe berlinoise, lors d'une
présentation mi-décembre des oeuvres du petit garçon dans la
capitale allemande. Diana Achtzig, directrice de la galerie d'art
contemporain Achtzig à Berlin, s'est dite impressionnée par
l'imagination et la variation de Mikail Akar qui a un bel avenir
devant lui.
Son
père assure que sa femme et lui s'efforcent de ne pas mettre la
pression sur leur fils et le protègent face à cette gloire
soudaine. Si c'est trop pour lui, on interviendra. Nous refusons
beaucoup de demandes et il ne peint que quand il le veut : parfois,
c'est une fois par semaine, parfois une fois par mois.
Le père
admet que sa propre vie a radicalement changé depuis qu'il a
découvert le talent de son fils, et que lui et sa femme vivent pour
l'art aujourd'hui. Ancien vendeur et chargé de recrutement, Kerem
Akar, 38 ans, s'occupe désormais à plein temps des affaires de son
fils. Pour cela, il a fondé sa propre agence et a contribué à
faire de son fils une marque à succès. En attestent les casquettes
de baseball en vente lors de l'événement berlinois, toutes ornées
de la signature de Mikail formée des "M" et "A"
de son prénom.
Avec plus de 40.000 abonnés sur Instagram, le
jeune artiste entend conquérir le monde. Après Cologne, il exposera
à Paris, au printemps 2020.
Avant l'Internet, l'expérience des galeries Art-Promotion en 1977 - 1979 et du Puits du Bourg au début des années 90
Bernard Esambert dans son bureau à Paris, de
nombreuses toiles toutes figuratives accrochées au mur ou par terre
:
"Le décor change régulièrement car il faut bien aider les
artistes".
Pour vendre un tant soit peu, il faut
s'en occuper et lorsque l'on manque singulièrement de relations, d'introductions
sérieuses dans le milieu de la presse, de la "Culture", de
la politique aussi, il semble encore que le meilleur moyen de faire
connaître son travail soit celui de l'envoi de photos accompagnées
de quelques commentaires.
Naturellement, on pense immédiatement à
les adresser aux galeries d'art mais là, la concurrence reste rude,
les galeries n'ont que l'embarras du choix et, de toutes façons,
bien peu nombreuses sont celles qui vendent régulièrement et encore
plus rares seront celles qui pourront prétendre assurer la promotion
d'un nouvel artiste.
A défaut d'entrer par la grande porte et
faute de ne pouvoir appartenir au "réseau", il paraît de
loin préférable d'envoyer ses courriers directement aux entreprises
et de penser plus particulièrement aux banques-assurances.
Quelques
résultats ont été obtenus avec ces dernières. Bernard Esambert,
Président de la Compagnie financière et ancien chargé de mission
du Président Pompidou a acheté des tableaux. Déjà en 1986, par
l'intermédiaire de son Directeur général, la Banque populaire de
la Nièvre, encore autonome à cette époque, avait aussi acquis des
peintures, en 1987 c'était la Kreissparkasse avec également
l'occasion d'un voyage en Allemagne en passant par le
Luxembourg...
Le commerce de l'art vivant, ressemble néanmoins la
plupart du temps au miroir aux alouettes :
- Pour le
commerçant d'abord, qui aura vite fait d'épuiser le débouché
naturel que constitue les amis, la famille, les quelques relations ? Bien
entendu, il reste toujours nécessaire de faire croire ; alors
on annonce que cela marche, éventuellement on reconnaîtra une
conjoncture passagèrement défavorable mais jamais - au grand
jamais - on avouera que ce type de marché reste forcément réduit,
qu'il en a toujours été plus ou moins ainsi, avec peu d'acheteurs : quelques aristocrates sous l'Ancien-régime, quelques bourgeois et
professions libérales aujourd'hui, sans parler des intouchables
personnalités médiatiques ou du cercle restreint des personnes
fortunées. On entretiendra tacitement l'illusion du
mythe de l'artiste, et l'on soutiendra, snobisme aidant, que plus le
produit est compliqué, hermétique - je veux dire abstrait et
conceptuel - plus il s'avèrera quelque part valorisant et ouvert sur l'avenir ?
Malgré cela,
comment ne pas constater la courte durée de vie de la plupart des
galeries d'art et la nécessité pour elles d'avoir une autre source
de revenus en variant les produits ou, comme très souvent, en
comptant prosaïquement sur le salaire du conjoint.
- Pour
l'artiste c'est à peu près la même chose, il lui faut soit exercer
un autre métier, soit bénéficier de la générosité de ses
proches ou se contenter des aides publiques ou encore entrer dans le très réduit et particulier réseau de l'art contemporain officiel. Au départ, envers et
contre tous, le créateur croît en son talent puis, avec le temps,
il finira par se persuader que l'essentiel c'est d'abord de créer
pour soi...
Art Promotion Dijon
Le Puits du Bourg Nevers, Eric Rabot et Michel Philippart
Chaque année, la Galerie du Puits du
Bourg organise une exposition centrée sur une oeuvre
reconnue.
Après Vermeer, Velázquez, Warhol.
Chacun tentera d'adapter son style dans l'esprit de l'artiste retenu
pour 1999 : Roy Lichtenstein.
En province, il ne faut pas rêver, exposer c'est déjà se faire plaisir, c'est montrer aussi à l'artiste que l'on apprécie son travail, le reste, c'est-à-dire les ventes, sont hélas très hypothétiques. Cependant des artistes plaisent plus que d'autres, on peut même s'en tirer pas trop mal surtout si les oeuvres restent accessibles financièrement et directement "lisibles". Je pense aux petites peintures fantastiques de Pierre Dancette travaillées à la tempéra sur panneau d'isorel. Hors du temps et plutôt sombres, finalement elles ressemblaient au personnage, fataliste ou modeste, toute sa vie durant infirmier à l'hôpital psychiatrique de La Charité-sur-Loire, à l'époque de la camisole et de la piqûre-diversion... Toute une époque, toute une histoire...
Marc Vérat devant les peintures de Pierre Dancette
Pierre DANCETTE, Léon GARD, Marc VERAT, Michel PHILIPPART, Fred FOREST, Jacky KOOKEN, ALDEHI,
Jean-Claude LARDROT, Marie-Claude PIETTE, Marie BASHKIRTSEFF, DIVERS, Marc VERAT
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