La
Genèse, chapitre 2, 18-25
Yahvé Dieu dit : "Il n'est
pas bon que l'homme soit seul, il faut que je lui fasse une aide
qui lui soit assortie." Alors Yahvé Dieu fit tomber une
torpeur sur l'homme qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et
referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée
de l'homme il façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors celui-ci
s'écria : "Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de
ma chair ! celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme,
celle-ci !" C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa
mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient
pas honte l'un devant l'autre.
INTRODUCTION
Les pages qui suivent renvoient très
souvent aux nombreux nus académiques de la seconde moitié du XIXème siècle et
du début du XXème siècle.
Époque du Nu par excellence, plutôt féminin que masculin, français qu'européen.
Époque de paradoxe aussi, qui tolère les maisons closes et loue la nudité
peinte, alors que la morale n'est pas un vain mot, alors que la femme, couverte
du cou aux chevilles, reste confinée dans son rôle mineur. Ces
tableaux, alors incontestablement appréciés du public et des
messieurs en particulier, couvrent une gamme des plus étendue de
l'anatomie féminine avec sans doute une prédilection pour un modèle de petite taille, avec
des cheveux longs et aux courbes souples et plutôt généreuses ; goûts pour le moins assez
éloignés des canons actuels de la beauté.
La caractéristique
de cet art, qualifié d'académique et parfois par dérision de pompier, réside dans des éléments peints toujours
de manière figurative et dans une exécution très technique, cette conception se trouve à l'opposé de la
théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se suggérer dans une finition
souvent très secondaire. Cette conception est encore associée à un
simple artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et
d'originalité.
La peinture académique et ses corollaires - le nu et le dessin académiques - émanations directes
plus ou moins stricte des règles du classicisme et du néoclassicisme, constituent en quelque
sorte l'antithèse exacte de l'art contemporain mais avec, toutefois, un point
commun de taille :
- celui d'être ou d'avoir été soutenu par des institutions officielles.
Et une différence d'importance :
- l'adhésion du public d'alors pour la peinture académique mais le rejet ou
l'ignorance de l'art contemporain par le public d'aujourd'hui.
Le parallèle entre
la situation des artistes officiels d'aujourd'hui, c'est-à-dire les
"conceptuels-minimalistes", avec ceux du Second Empire et de la
Troisième République, les "pompiers ou académiciens", est devenu
incontestable. Dès lors, il est parfaitement permis de supposer que cet "art
contemporain", à l’image de l’art académique, connaîtra lui aussi un
inévitable discrédit, sans doute même irréversible
pour la plupart des oeuvres et des artistes, puisque celui-ci ne repose finalement sur
aucun soutien tangible de la part du public et des collectionneurs.
Par ailleurs, le dénigrement souvent entretenu de l'art académique et ses
spécificités comme le métier, la tradition, la figuration extrême, servent de
repoussoir et d'alibi à l'innovation pour l'innovation. Pour certains, il
représente uniquement l'art de la bourgeoisie conservatrice, hostile à toute
forme de changement ; mais on pourrait tout autant, voire davantage puisque peu
populaire, qualifier l'art contemporain d'également très bourgeois. A ce titre,
la collection de l'homme d'affaires François Pinault, avec les oeuvres des
derniers artistes à la mode comme Jeff Koons ou encore Damien Hirst et composée
surtout d'artistes américains minimalistes ou conceptuels, ne synthétise-t-elle
pas, à la caricature, le type même de la collection du bourgeois bien arrivé et
pour le moins sous influence ?
Certaines images
ont été recomposées avec l'outil informatique et comprennent, parfois,
des ajouts personnels. A cette époque, le Nu peint est extrêmement
courant, les pages qui suivent ne présentent donc qu'un certain
nombre d'entre-eux. Les véritables spécialistes du genre, Lefèbvre,
Godward, Enjolras... ne sont toutefois pas oubliés. Ces pages constituent un reflet, jusqu'au tournant du XXème siècle, du goût, de la perception, de la position sociale de la femme d'alors - sans oublier la fantaisie et les inévitables fantasmes qui peuvent s'y rattacher.
On pourra utilement consulter les sites
suivants : http://www.iment.com/maida/family/mother/vicars/index.htm Turn of the 20th Century Academic Nudes ! "I was raised from kittyhood on a book of academic nudes that was first my
grandmother's before she married, then my mother's and, finally, mine. But it's
falling apart, so I've saved it by putting it onto the web. 350 new webpages of
nudes and artists." http://www.anarkasis.com/eroticon/buscar.htm LE NU
ACADEMIQUE http://www.artrenewal.org/
Marc VERAT - Le Nu académique,
mise à jour le 24 janvier 2011
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