Vesoul 1824 - Paris 1904 - Jean-Léon Gérôme - Harem Pool - A Bath, Women Bathing Her Feet - A Moorish Bath
Algérie,
Maroc, Tunisie, sans oublier l'Egypte ou la Turquie, scènes réelles ou rêvées,
qui ont longtemps été une source d'inspiration : Jean-Léon Gérôme reste le maître
des peintres orientalistes avec notamment sa Grande Piscine à Brousse (1885 - 51 X 76),
adjugée en juin 2004 à Londres, chez Sotheby's, pour 2,5 millions d'euros. Le peintre - comme bien de ses homologues masculins sans doute - apprécie la partie charnue du fort à propos nommé "beau sexe". Dans la Grande Piscine, les baigneuses paraissent tranquilles et nonchalantes, toutes sont jeunes et jolies, celles du bassin regardent en commentant probablement le gracieux déhanché de la belle femme, perchée sur ses sabots de bain incrustés de nacre et d'argent, et accompagnée de sa "négresse".
Quelques années plus tard, son jeune contemporain Picasso, sous prétexte d'innovation et qui aurait voulu s’opposer à l’idéal esthétique d'Ingres, donnera quant à lui avec ses Demoiselles d'Avignon, des prostituées, une interprétation bien différente et guère avantageuse des femmes.
Après la visite de Gérôme à Istanbul, en 1875, et durant
une dizaine d’années, ce pays va lui inspirer de nombreux tableaux. Il montre
un intérêt particulier pour la ville de Brousse où il visite les bains de Sinan
dont il dessine l’intérieur pour sa Grande Piscine : « comme la
température était extrêmement élevée, je n’hésitais pas à me mettre
complètement nu ; assis sur mon trépied, ma boîte de couleurs sur les
genoux et ma palette à la main, j’étais un peu grotesque… ».
La Grande Piscine de Brousse est
un exemple de peinture constituée à partir de souvenirs, de croquis et, vraisemblablement, de
photographies. Des nudités blanches et noires prennent des poses variées sous
la grande coupole des bains du XVIème siècle, attribuée à l’architecte Sinan.
Cette œuvre fait partie d'une longue série de scènes de bains. Des esquisses
montrent la méthode de travail de l'artiste. Après avoir fait un plan
grossier et dessiné la salle en perspective avec un point de fuite central,
Gérôme divise l’œuvre en portions et travaille les différentes scènes. Le même
dessin de fond se retrouve sur plusieurs compositions, mais avec un arrangement
des figures différent.
The
End of the Sitting, 1886 "La Fin de Séance"
Mais que fait Emma, le modèle
préféré et familier de Gérôme, perchée sur la sellette ? Et cette petite fleur rouge ?
- Enlève-t-elle, dès la fin de la pose, le drap par curiosité jalouse et
critique ?
- Couvre-t-elle simplement,
avant de se rhabiller, la statue afin d’empêcher la terre à modeler de sécher ?
Là, repose toute l’ambiguïté dans l’interprétation de l’œuvre. Cependant,
gageons que le facétieux artiste, qui se représente en train de nettoyer son
matériel, n’a pas manqué d’entrevoir les deux possibilités.
En outre, l’œuvre peut paraître emblématique de l’art académique et pompier,
dans la mesure où elle donne directement à voir, à imaginer, à rêver… Au
contraire d’un art moderne bien plus décoratif que narratif et, très souvent,
sans signification précise.
http://pagesperso-orange.fr/travail-de-memoire/Synopsis-sommaire.htm
http://verat.pagesperso-orange.fr/index.htm